L'Amérique se rêve en nouvelle Rome
Au programme cette semaine : de l'architecture, de la tech, de l’exégèse historique et du cinéma, tout ça à l'aune de l'empire romain... qui n'a peut-être jamais pris fin.
Trump, la brute du brutalisme
Parmi les quelque 80 décrets et centaines d’actions exécutives signés par Donald Trump depuis son investiture, c’est vrai qu’il y avait plus urgent à traiter pour la presse états-unienne, plus important à combattre pour les opposants.
Pourtant, celui intitulé « The Promoting Beautiful Federal Civic Architecture executive order » dit beaucoup de l’idéologie trumpienne version 2025.
« Les bâtiments publics fédéraux doivent être visuellement identifiables en tant que bâtiments publics et respecter le patrimoine architectural régional, traditionnel et classique afin d’embellir les espaces publics et d’honorer les États-Unis. Si l'Administration des services généraux approuve un projet qui s'écarte de la politique énoncée dans ce mémorandum, l'Administrateur devra m'en informer »
Donald Trump, architecte en chef ?
Il souhaite remettre en cause les principes qui régissent l’architecture fédérale depuis 1962, sous JFK. Son but : que les bâtiments publics soient désormais construits de manière « traditionnelle et classique ». Et il faut croire que c’est une obsession.
Lors de son 1er mandat, le « Promoting Beautiful Federal Civic Architecture Order », signé le 21 décembre 2020, devait déjà pousser les créations néoclassiques. Joe Biden l’avait révoqué après son arrivée au pouvoir en 2021. Donald Trump avait aussi lancé un projet de décret intitulé tout simplement « Making Federal Buildings Beautiful Again » :
« Les conceptions architecturales dans les styles brutalistes et déconstructivistes, ainsi que les styles dérivés de ceux-ci, ne devront pas être utilisées », elles sont « controversées, suscitent des critiques généralisées ».
Le mot est lâché, c’est donc ça, Donald Trump n’aime pas l’architecture brutaliste.
Le brutalisme, c’est un style issu du mouvement moderne, venu d’Europe, au sortir de la seconde Guerre mondiale. Concept fondé sur l’utilisation du béton brut, un aspect massif et un minimalisme dans la décoration. L’un de ses premiers maîtres fut Le Corbusier. Le genre collait à l’époque : besoin de solidité, facilité d’exécution, praticité et coûts bas. C’est le symbole de la page blanche, de la reconstruction.
Le mouvement arrive un peu plus tardivement aux États-Unis, dans les années 1960, d’abord dans la capitale. Kennedy échafaude alors un plan ambitieux pour les services publics. Et il veut que cela se reflète dans leurs sièges : de l’espace, de l’espace, de l’espace. Entre 1961 et 1979, neuf bâtiments brutalistes vont sortir de terre à Washington, comme les ministères du logement ou de la santé. En adéquation avec le projet de « Grande Société » mené par le Président Johnson, successeur de Kennedy. Ces immeubles incarnent la toute-puissance du service public. Mais aussi sa déshumanisation pour leurs détracteurs.
« Le bâtiment le plus laid de Washington »
Austère pour les uns. Monumental pour les autres. Souvent qualifié, par raillerie, de stalinien ou soviétique. Le style ne laisse pas indifférent. S’en prendre à ces blocs monolithes, pour Donald Trump, c’est un moyen d’étendre sa « guerre culturelle » sur tous les fronts.
Un moyen de jouer les élites (style difficile à aimer au premier regard) contre le peuple qui, supposément, déteste. Mais surtout, comme un symbole, les bâtiments visés correspondent souvent aux administrations qu’il entend démolir : le Département de l’Éducation qu’il veut carrément fermer, le Département du Logement où Elon Musk s’échine à faire des coupes sombres ou enfin le FBI (« le bâtiment le plus laid de Washington » d’après Donald Trump qui voudrait le détruire et le reconstruire entièrement) que le nouveau patron souhaite purger.
Les Américains et leur passion colonnes
Et non content de dézinguer l’architecture brutaliste, Donald Trump donne des directives précises : « À DC, le style classique doit être l’architecture de référence et par défaut celle de tous les bâtiments publics fédéraux ».
Plus précisément, Donald Trump fait référence au néoclassicisme : lignes épurées, symétrie, grandeur et inspiration gréco-romaine. À son arrivée, au XVIIIe siècle, l’architecture néoclassique se construit en opposition au baroque et au rococo précédents, pour figurer un retour à l’ordre. Avec force colonnes, dômes et frontons. La ville de Washington a été conçue, fin XVIIIe, sur ces préceptes : fonder une nouvelle Rome. Le célèbre Capitole des États-Unis est d’ailleurs inspiré, entre autres, du Panthéon romain.
Un choix qui dit beaucoup. D’abord du pays : les Américains adorent les colonnes, ils en mettent partout, et les édifices qui laissent penser que ce jeune pays a une vieille histoire.
Ensuite surtout des intentions de Donald Trump. Mettre en valeur le style classique, c’est louer une vision du passé favorable, la civilisation gréco-romaine, judéo-chrétienne, un monde blanc et rassurant pour sa base électorale. Car il ne faut pas oublier comment le trumpisme s’est construit, lors de son arrivée surprise sur la scène politique en 2015 : sur la peur des WASP (White Anglo-Saxon Protestants, les blancs chrétiens, héritiers des colons européens) d’être déclassés voire de disparaître. Un sentiment exacerbé par une statistique démographique publiée en 2008 : la population blanche passera sous la barre des 50% à horizon 2050.
« Faites ce que je dis, pas ce que je fais »
L’idée de l’homme d’affaires arrive pourtant à contre-courant. Le brutalisme architectural connaît un vif regain d’intérêt depuis une dizaine d’années. Dans les musées, les magazines de décoration et d’aménagement, au cinéma avec le film fraîchement oscarisé The Brutalist, sur les réseaux sociaux et même sur Airbnb où les locations dans ce style sont mises en avant.
Surtout un comble quand ses hôtels, ses tours, ses golfs sont souvent bâtis selon une architecture moderne. Un « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » assez récurrent chez le Président américain. Et qui met très en colère le puissant Institut Américain des Architectes (AIA) et ses 100 000 membres. Leur communiqué :
« L'AIA est extrêmement préoccupé par toute modification qui retirerait le contrôle aux communautés locales, imposerait des préférences officielles de conception fédérales ou limiterait la liberté de conception et ajouterait des obstacles bureaucratiques pour les bâtiments fédéraux. Nous soutenons la liberté de conception »
Des mots qui rejoignent ceux prononcés par John Fitzgerald Kennedy en 1962 : « Le développement d’un style officiel doit être évité à tout prix ».
En bref
J.D. Vance a été hué le 13 mars au Kennedy Center, lors d’une représentation de l’Orchestre Symphonique National. On évoquait justement cette salle de spectacle et de son remaniement musclé dans notre première lettre (à retrouver ici). À leur entrée dans la salle, le vice-président et son épouse, Usha Vance, récemment nommée au conseil d'administration du centre par Donald Trump, ont été « accueillis peu cordialement par un chœur nourri de huées », rapporte la radio publique NPR.
L’incident illustre les tensions croissantes autour de cette éminente institution culturelle, qui ont provoqué l’annulation de plusieurs performances, dont celles de Rhiannon Giddens ou d’Issa Rae. « Les gens sont furieux de cette mainmise de Trump et ne comptent pas se taire », estime Helen McConnell, membre du Washington Bach Consort. Richard Grenell, le nouveau président du Kennedy Center, a dénoncé une intolérance politique, appelant à « faire du Kennedy Center un lieu où chacun est le bienvenu ».
Un monde sans Césars ?
Il n’y a pas que dans le domaine architectural que la Rome antique fait son retour : les milliardaires de la tech semblent, tout comme Trump, fascinés par la pompe impériale. Heureusement, cette semaine, un éclair de brillance a furtivement transpercé cette brume épaisse.
« Mundus sine Caesaribus » : « un monde sans Césars ». C’est avec un t-shirt arborant ce message en latin que Jay Graber, la PDG de BlueSky, est montée le 10 mars sur la scène du festival South by Southwest — son volet tech, qui ouvre traditionnellement les festivités, avant que la musique et le cinéma ne s’emparent de la ville d’Austin, au Texas — pour une conférence sur l’avenir des réseaux sociaux. Loin d’une cuistrerie gratuite, il s’agissait pour la jeune dirigeante d’une réponse par textile interposé au message affiché quelques mois plus tôt par Mark Zuckerberg, dans une autre conférence : « Aut Zuck aut nihil » (« Zuck ou rien »).
Fan assumé d’Auguste César (le petit-neveu de Julius, et premier empereur romain, né -27 et mort en 14), comme tous les sociopathes et les dictateurs en herbe que cette terre ait porté, le fondateur de Facebook faisait en l’occurrence référence à un autre César : Borgia, un prince italien de la fin du 15e siècle, cruel et ambitieux, dont la devise était « Aut Caesar, Aut Nihil » (« César ou rien »).
Zuckerberg n’est d’ailleur pas le seul à cultiver une admiration presque enfantine pour cette période de l’Histoire. D’Elon Musk à Peter Thiel, en passant par les cercles masculinistes et conservateurs, Rome est un fantasme, un modèle d’ordre et de puissance, une civilisation dont la gloire s’est construite sur la guerre, l’autorité absolue et la verticalité du commandement. Ainsi, derrière cet imaginaire se cache un mal (mâle) profond.
L’algorithme comme nouvelle légion
Pour ces nouveaux seigneurs numériques — ou « cloud capitalists », comme les nomme Yanis Varoufakis dans son essai sur le technoféodalisme, Les nouveaux serfs de l’économie —, Rome n’est pas tant un hobby d’historien du dimanche qu’une projection personnelle, une manière de rêver le monde en vaste empire et de s’y voir en souverain incontesté. L’algorithme comme nouvelle légion, l’abonnement comme territoire conquis, le like comme soumission silencieuse.
Et c’est précisément ce que Jay Graber tourne en dérision avec son t-shirt (qui s’est vendu comme des petits pains). Une des rares femmes PDG dans cette industrie machiste, cette sino-américaine de 33 ans n’a a priori rien d’une conquérante mégalomane. Discrète, méthodique, issue du monde du développement open source, elle a dirigé en sous-marin l’évolution de Bluesky, initialement un projet interne de Twitter, avant que la plateforme ne prenne son indépendance à l’approche du rachat par Elon Musk.
Son credo : bâtir un réseau social où chaque utilisateur est maître de son identité numérique et de son expérience en ligne. Ainsi, si la plateforme venait à être rachetée ou corrompue, la communauté pourrait simplement migrer ailleurs, sans rien perdre de son contenu. Une architecture pensée pour limiter la domination des figures autoritaires qui régissent aujourd’hui la Silicon Valley — et qui font désormais la cour entre Washington et Mar-a-Lago, comme des mouches attirées par la viande faisandée.
Néron et sa cour de césarounets fragiles
Il serait trop long d’énumérer ici toutes les compromissions de la Big Tech vis-à-vis du nouveau pouvoir. Profitons tout de même de l’occasion pour citer les plus flagrantes, pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi :
Amazon : dans une précédente lettre, nous sommes déjà revenus en détail sur la figure de Jeff Bezos, en tant que fossoyeur d’un des grands titres de presse américaine, le Washington Post.
Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) : a mis fin à son programme de fact checking par des tiers et réintroduit du contenu politique, y compris sur des sujets sensibles comme l'immigration et le genre. Mark Zuckerberg a annoncé la fin des programmes de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI) chez Meta, exprimant publiquement son souhait d'insuffler davantage d'« énergie masculine » au sein de l'entreprise, et critiquant une culture d'entreprise qu'il juge « émasculée ».
Google (Alphabet) : a accepté de renommer le « golfe du Mexique » en « golfe d’Amérique » sur Google Maps, et a supprimé certaines célébrations de son calendrier, telles que le Black History Month, le Women History Month et les journées de fierté LGBTQI+. L’entreprise a également mis fin à ses programmes de DEI dans les recrutements.
Apple : s’il n’est pas le plus fervent admirateur de Trump, Tim Cook a donné son millions de dollars pour la cérémonie d’investiture (comme tout le monde dans cette industrie), et s’y est bien entendu pressé. Apple a également bénéficié de la défense de Trump contre les régulations européennes, le président américain critiquant les amendes infligées à Apple par l'Union européenne. Mais au moins, la firme à la pomme n’a-t-elle pas abandonné ses programmes DEI.
Microsoft : Parmi les GAFAM, Microsoft est celle qui s’est le moins compromise. S’il a financé l’investiture de Trump à hauteur d’un million de dollars, son PDG Satya Nadella a surtout cherché à maintenir un équilibre, appelant d’ailleurs au renforcement de la cybersécurité face aux menaces russes, au moment où l’administration entend l’alléger. Sous le coup d’une enquête antitrust de la FTC, initiée sous Biden et poursuivie par Trump, la firme de Redmond marche sur des œufs.
Spartacus du cloud ?
Il faut aussi, naturellement, dire un mot du néo-impérialisme assumé de Donald Trump, avec au programme : l’annexion du Canada, du Groenland, du Panama, de Gaza ; et sur le plan intérieur, le démantèlement progressif des institutions républicaines.
Sauf que son modèle à lui ne semble être ni Auguste ni Jules César, mais plutôt Néron (37-68), connu pour son règne tyrannique et chaotique, et pour avoir, dit-on, regardé Rome brûler en chantant. Cette comparaison a été mise en lumière par le sénateur français Claude Malhuret lors d'un discours devenu viral aux États-Unis, où il a décrit Washington comme « la cour de Néron : un empereur incendiaire, des courtisans soumis et un bouffon sous kétamine chargé de purger la fonction publique ».
En conclusion, pour en revenir au t-shirt de Jay Graber, il ne s’agit pas ici d’en exagérer la portée et faire d’elle une Spartacus du cloud. Son message n’a rien d’un appel à la révolution, et Bluesky reste une plateforme encore fragile, loin d’avoir bouleversé l’ordre établi. Mais dans un paysage où les géants de la tech s’agenouillent avec un cynisme tranquille devant la nouvelle administration, où Zuck se rêve en Auguste et Musk en Sylla (général sanguinaire et dictateur brutal, 40 ans avant Jules César), ce simple « Mundus sine Caesaribus » a le mérite d’esquisser une autre voie.
Les Recommandations
Et si, en mettant ce t-shirt Jay Graber avait aussi voulu nous faire passer un message secret ? Une recommandation, à sa façon… Ne serait-elle pas une fan de Philip K. Dick ? Oui, le génial auteur de Blade Runner, Total Recall, Le Maître du Haut-Château, Ubik et autres chefs-d’œuvre de la science-fiction. Ce qu’on sait moins, c’est qu’avant d’inspirer Hollywood, Dick était lui aussi obsédé par l’Empire romain. Mais là où nos petits seigneurs digitaux y voient un modèle de grandeur, lui y voyait une prison. Ce « monde sans Césars », il l’a rêvé, assurément.
Tout a commencé par une révélation, en février 1974. Dick, cloué chez lui après une opération des dents de sagesse, se fait livrer des antidouleurs. La livreuse porte autour du cou un pendentif en forme de poisson stylisé. Un symbole chrétien, lui dit-elle. Et là, court-circuit cosmique : Dick expérimente une anamnèse — un mot grec signifiant « perte de l’amnésie ».
Soudain, il se souvient. Pas juste d’un détail oublié, non. D’une autre réalité. Il n’est plus un écrivain de science-fiction en Californie, mais un chrétien clandestin sous la Rome impériale, traqué par les légions. Il sait. Le monde dans lequel il vit est une illusion. Rome ne s’est jamais effondrée. L’Empire continue, sous d’autres formes, changeant de visage sans jamais changer de nature. Et lui, comme d’autres, résiste dans l’ombre, attendant le retour du véritable souverain.
Dans les semaines qui suivent, le délire s’intensifie. Dick est frappé par un faisceau lumineux rose qui lui envoie un torrent d’informations. Il voit défiler des formes abstraites, reçoit des messages d’une entité qu’il baptise « Zebra » ou encore « le Système Intelligent Vivant et Agissant » (SIVA). Une force invisible qui manipulerait l’histoire, jouerait avec la réalité, superposerait des couches temporelles comme un programme informatique — comme si nous vivions dans The Matrix.
Pendant huit ans, jusqu’à sa mort, il remplira des milliers de pages de son Exégèse, cherchant à comprendre ce qui lui est arrivé. Cette vision du monde, il l’expose publiquement lors d’une conférence à Metz en 1977, dans le cadre d’une convention de science-fiction, devant un public éberlué qui s’attendait à tout sauf à ça. Le grand Robert Crumb fera de tout ça un comic strip en 1986, quatre ans après la mort de l’écrivain.
L’empire n’a jamais pris fin
Cette histoire, je la connais personnellement grâce à Pacôme Thiellement, qui a beaucoup fait pour la populariser en France. Grand lecteur de Philip K. Dick, connu pour son travail d'exégèse et d'interprétation dans divers domaines culturels, notamment la littérature, la musique et le cinéma, Pacôme Thiellement s’est lancé l’an dernier dans une série d’essais vidéo pour le média en ligne Blast, intitulée L’empire n’a jamais pris fin. D’une ambition folle, cette série vise à relire — ou plutôt à décaper — notre cher « roman national français » à l’aune de l’épiphanie dickienne. : et si toute notre histoire n’était au fond qu’une lutte contre des petits Césars se réincarnant à travers les âges, comme autant d’agents Smith envoyés par la Matrice pour nous enchaîner ?
Ainsi formulé, cela sonne certes très ésotérique, voire un peu complotiste. Cependant, Thiellement se nourrit à l’historiographie sérieuse (livrant sa bibliographie à chaque épisode) et à la philosophie la plus respectable (avec Simone Weil comme autrice de chevet). Surtout, il assume l’endroit d’où il parle : il est exégète, pas historien, et assume la subjectivité de son approche. S’il n’est pas exempt de reproches, si l’on peut contester certaines de ses interprétations (ce qui est tout à fait sain), il ne ment pas sur les faits (pas sciemment en tout cas) et quand il n’est pas sûr, il le dit : « on ne sait pas ». Ce n’est pas dans les émissions pseudo-historiques de Cnews qu’on entendrait ça.
À ce jour, Pacôme Thiellement a sorti onze épisodes, à raison d’un par mois environ, le dernier en date étant consacré à Louis XIV. Comme il entend arriver à la période contemporaine, il est donc loin d’avoir fini. Il a également sorti un livre, qui reprend les sept premiers épisodes, des Gaulois à Jeanne d’Arc. Je vous conseille de commencer par le début, qui pose brillamment les bases de sa réflexion.
Deux films sur des architectes
Pour conclure cette lettre, je ne peux m’empêcher de vous recommander également deux films sortis récemment et qui font écho à tout ce dont on vient de parler ici ; deux très beaux films sur des architectes aux prises avec l’argent et la politique.
The Brutalist de Brady Corbet, qui met en scène un architecte hongrois fictionnel, rescapé des camps, tentant de reconstruire sa carrière en Amérique en érigeant un centre culturel brutaliste pour un milliardaire plus ou moins cinglé mais non départi de bon goût (lui).
Megalopolis de Francis Ford Coppola, dont le héros s’appelle César Catilina et qui transpose la fin de la République romaine de nos jours à New York : difficile de faire plus dickien.
Passionnant ! Merci.
Et dans le genre brutal(iste), je me souviens aussi de la mairie de Boston