Podcast wars : un nouvel espoir
Cette semaine au programme : la guerre des podcasts politiques, la future bibliothèque Trump et une série VIP.
Comment la gauche américaine tente de combler son retard numérique
Les démocrates encore debout à 2 h 30 du matin (heure de la côte est) le 6 novembre 2024, alors que les résultats étaient déjà scellés, n’ont pas oublié ce moment. Entouré de ses proches, Donald Trump est monté sur la scène du centre des congrès de Palm Beach, en Floride, pour livrer un discours de victoire incohérent et grotesque, avant de passer le micro à Dana White, président de l’Ultimate Fighting Championship (UFC). Ce dernier, dans un élan triomphal, a tenu à remercier « les Nelk Boys, Adin Ross, Bussin’with the Boys, Theo Von et, bien sûr, le puissant et formidable Joe Rogan. » Moi-même hagard devant ma télévision, j’avoue ne pas avoir tout de suite saisi l’ampleur du moment, ne reconnaissant dans cette liste d’influenceurs de droite que le plus célèbre d’entre eux : Joe Rogan.
Pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, l’animateur du Joe Rogan Experience domine le paysage du podcast américain, avec une audience moyenne de 11 millions d’écoutes par épisode et un total de 40 millions d’abonnés, toutes plateformes confondues (principalement YouTube et Spotify). À la veille de l’élection, le 25 octobre, il a accueilli Trump dans son émission, lui offrant un espace sans contradiction où dérouler paisiblement sa rhétorique anti-système devant un public essentiellement jeune et masculin.
Quant aux autres influenceurs cités par Dana White, ils m’étaient, je l’avoue, inconnus — n’étant plus si jeune et peu enclin à m’infliger pareille souffrance —, jusqu’à ce que la presse, au lendemain de la défaite démocrate, analyse le rôle crucial joué par ces nouveaux médias. Malgré un budget communication largement supérieur à celui de Trump et l’appui du star system (Taylor Swift, Beyoncé, Hollywood, etc.), les démocrates ont ainsi perdu la guerre des podcasts — ou plutôt les guerres du podcast, mais c’est comme Star Wars, personne ne l’appelle Les guerres de l’étoile en français — faisant dire notamment à Elie Mystal, chroniqueur juridique du magazine progressiste The Nation : « Les libéraux doivent créer leur propre Joe Rogan ».
L’empire médiatique parallèle des conservateurs
Le constat est implacable. Selon une analyse récente de Media Matters, les podcast de droite dominent l’écosystème médiatique, s’infiltrant même dans des domaines supposés apolitiques comme le sport, la comédie ou l’éducation. En étudiant 320 programmes en ligne — 191 classés de droite et 129 de gauche —, l’observatoire a comptabilisé un total de 480 millions d’abonnés pour les premiers, contre seulement 104 millions pour les seconds.
Et parmi les dix émissions les plus suivies en 2024, neuf penchent à droite : Joe Rogan Experience, Ben Shapiro, Jordan Peterson, Russell Brand (eh oui, le comédien britannique révélé dans Forgetting Sarah Marshall ou Get Him to the Greek a viré complotiste d’extrême droite après le Covid), Theo Von, Charlie Kirk, Nelk Boys, Candace Owens et Dr Phil. La seule émission left-leaning à percer dans ce top 10 est celle de Trevor Noah.
Cette emprise des conservateurs sur l’espace numérique — ce véritable empire médiatique parallèle — a permis à Trump de capter l’imaginaire d’une nouvelle génération d’électeurs, tandis que les démocrates, eux, s’illusionnaient en pensant pouvoir l’emporter via les canaux traditionnels. C’est d’autant plus choquant pour ces derniers qu’ils avaient, sous Obama, pris une avance considérable. Mais ils se sont endormis sur leurs lauriers, et les voici désormais à la traine.
L’heure de la contre-offensive a sonné
Pourtant, un frémissement se fait sentir depuis le début de l’année : le camp progressiste, bien décidé à combler son retard, amorce enfin sa contre-offensive, devançant un parti démocrate complètement aux fraises.
Parmi les nouveaux médias progressistes en ligne, MeidasTouch s’est récemment imposé comme fer de lance. Créé en 2020 par les frères Meiselas (Ben, Brett et Jordy), ce qui n’était au départ qu’un simple comité d’action politique anti-Trump (PAC) s’est métamorphosé en une machine de guerre médiatique. Ben Meiselas, avocat réputé ayant défendu Colin Kaepernick contre la NFL, a apporté son expertise en communication et en stratégie judiciaire, tandis que ses frères, issus du divertissement et de la production, ont structuré le projet pour maximiser son impact.
Leur financement initial provenait principalement de petits donateurs progressistes, alarmés par la montée de la désinformation républicaine en 2020. Grâce à un modèle hybride combinant crowdfunding, monétisation YouTube et abonnements payants sur leur newsletter Substack, MeidasTouch a rapidement engrangé un trésor de guerre. Aujourd’hui, ils y rassemblent plus de 500 000 abonnés, dont 40 000 payants.
Leur force ? Clairement pas leur look de golden boys fraîchement sortis d’une conférence TEDx sur le leadership disruptif, mais une couverture médiatique continue et réactive, construite autour de vidéos courtes, percutantes et calibrées pour la viralité. Leurs titres ne laissent place à aucune nuance : « Le pire cauchemar de Trump », « Le président français détruit Trump », « Les électeurs de Trump se retournent contre lui ». Ce ton engagé, leur rythme effréné de production et le recrutement de quelques figures clés (dont Michael Cohen, l’ancien avocat truculent de Trump) leur ont permis de séduire une audience nombreuse et plutôt jeune, avide d’un contre-discours. En février, ils ont même réussi à détrôner The Joe Rogan Experience sur Spotify et Apple, bien que Rogan conserve une large avance sur YouTube.
Les frères Meiselas ne se contentent pas de produire du contenu : ils investissent aussi dans la formation numérique des élus démocrates, collaborant avec des influenceurs progressistes comme Brian Tyler Cohen (YouTuber politique) ou Ron Filipkowski (ex-républicain anti-Trump devenu rédacteur en chef du site). « Nous étions en train de perdre la bataille du numérique », avouait récemment au New York Times le sénateur Cory Booker. « MeidasTouch nous a montré comment reprendre le terrain. » La route est droite, mais la pente est forte, comme disait l’autre.
Les autres voix progressistes qui comptent
Pod Save America : animé par d’anciens conseillers de Barack Obama (Jon Favreau, Jon Lovett), ce podcast décrypte l’actualité avec une approche qui se veut mordante, qui l’est parfois, mais qui sent un peu trop le brainstorming entre diplômés d’Ivy League.
The Breakfast Club : talk-show radiophoniques particulièrement influent dans la communauté afro-américaine, animé par Charlamagne tha God.
HasanAbi : streamer politique ultra-populaire sur Twitch et YouTube, Hasan Piker vulgarise la politique progressiste et démonte en direct les arguments conservateurs devant une audience massive.
Heather Cox Richardson : historienne et autrice de la newsletter quotidienne la plus populaire sur Substack, qui analyse l’actualité sous un prisme historique et avec un ton sérieux, permettant de rattraper tout ce qui s’est passé dans la journée.
Politics Girl : podcast animé par Leigh McGowan, communicante démocrate, qui décrypte l’actualité politique en format court et percutant, souvent relayé sur TikTok et Instagram.
The Young Turks : pionnier du média progressiste en ligne, ayant émergé à la fin des années 2000 et prospéré lors du mouvement Occupy Wall Street en 2011. Mais surprise : ce podcast, encore très populaire, a récemment rallié la mouvance MAGA. Peu après la réélection de Trump, ses deux animateurs, Ana Kasparian et Cenk Uygur, sont allés confesser à Glenn Beck et Charlie Kirk — deux figures ultra-trumpistes — qu’ils avaient désormais de nombreux points de convergence, et que le véritable danger pour l’Amérique n’était pas Trump, mais… le Parti démocrate. Une jointure rouge-brune en bonne et due forme.
Le naufrage de Gavin Newsom
À l’opposé de cette montée en puissance du camp progressiste, le podcast This Is Gavin Newsom, lancé le 6 mars dernier, illustre tout ce qu’il ne faut pas faire. Pensé comme un espace de dialogue entre deux Amériques qui ne se parlent plus, il devait permettre au gouverneur de Californie, wannabe candidat à la présidentielle de 2028, d’affirmer sa pugnacité et son ouverture d’esprit dans un environnement nouveau.
Il est temps d’avoir des discussions honnêtes avec des gens qui sont d’accord et des gens qui ne sont pas d’accord avec nous. Il est temps de répondre aux questions difficiles, d’être ouvert aux critiques, de débattre sans être dégradant ou déshumanisant.
Alors que l’arrogance est un reproche continuellement fait aux démocrates, on ne critiquera pas l’intention. L’exécution, en revanche, est catastrophique. Et dès le premier épisode, tout a déraillé. Face à Charlie Kirk — leader des jeunesses trumpistes via son organisation Turning Point USA et lui-même un podcaster très populaire — Newsom a donné l’image d’un politicien complaisant et opportuniste, cherchant le compromis à tout prix et laissant son interlocuteur dérouler son discours réactionnaire sans aucune contradiction.
Pire encore, il a offert aux républicains une victoire symbolique sur la question des athlètes transgenre dans le sport féminin — comme s’il s’agissait d’autre chose qu’une panique morale entretenue par l’extrême droite, sans fondement scientifique ni réalité sociologique —, sans doute après avoir lu dans un sondage médiocre qu’une majorité de ses concitoyens étaient de cet avis. Ainsi, plutôt que de défendre une minorité particulièrement brutalisée par la nouvelle administration Trump, Newsom s’est couché à plat ventre. A tel point que Kirk lui-même paraissait gêné par tant de déférence : « Le gouverneur Newsom s'est montré excessivement élogieux à mon égard », a-t-il dit après coup.
La semaine suivante, face à Steve Bannon, le pape du mouvement MAGA qui continue à propager la bonne parole au petit peuple à casquette rouge à travers son podcast The War Room, l’humiliation fut encore plus cuisante. Dans un étrange exercice de soumission consentante, le gouverneur démocrate a littéralement donné le bâton pour se faire battre : « j’apprécie le gros bâton », a-t-il lâché à son interlocuteur médusé. Il a d’ailleurs répété cette expression de gratitude (« I appreciate it/you ») une bonne vingtaine de fois au cours de l’échange des plus badins, tandis que l’idéologue déroulait sans encombre sa vision idyllique d’une « Amérique nationale populiste ».
À aucun moment, Newsom n’a rappelé que son interlocuteur a encouragé l’insurrection du 6 janvier, qu’il a été condamné pour avoir refusé de coopérer avec la commission d’enquête, qu’il a construit sa carrière sur une stratégie assumée de désinformation de masse… ou qu’il a récemment fait un salut nazi.
Un véritable naufrage, qui s’est traduit dans les jours suivants par un sondage désastreux mené auprès de 1 000 électeurs californiens, révélant que 26 % d’entre eux avaient une image dégradée de leur gouverneur-podcaster, contre seulement 13 % appréciant l’initiative. Andy Beshear, gouverneur démocrate du Kentucky — un des Etats les plus conservateurs du pays —, et possible candidat pour 2028 lui aussi, a eu la réaction la plus juste :
Je trouve formidable que le gouverneur Newsom fasse entendre des voix différentes. Nous ne devrions pas avoir peur de parler et de débattre avec n’importe qui. Mais Steve Bannon prône la haine et la colère, et même parfois la violence, et je ne pense pas que nous devrions lui accorder de l’oxygène, sur aucune tribune, où que ce soit.
Trump, le Roi Lire
Il est l’auteur de 19 livres dont un best-seller vendu à plus d’un million d’exemplaires à travers le monde, The Art of the Deal (devenu bizarrement Le plaisir des Affaires d’abord en français puis, plus récemment, Trump par Trump).
Son livre préféré ? Le sien
Et pourtant il déteste lire. Et il n’aime tellement pas ça que, d’après son prête-plume, il ne lit même pas ses propres ouvrages. Plusieurs biographies, articles, essais en attestent : même à la Maison Blanche, Donald Trump ne veut pas de longs compte-rendus. Les mémos doivent être courts, écrits en gros, pas plus d’une page et expliqués en des termes simples.
Ce n’est pas un hasard si, d’après les très sérieux tests de lisibilité Flesch-Kincaid appliqués aux capacités de lecture de chaque Président, Donald Trump est celui qui dispose de la plus petite base de vocabulaire, seulement 2605 mots à son lexique personnel, de loin le faible score des Présidents américains. Et il s’exprimerait comme un enfant de 8 ans (Pour se faire comprendre de sa base, très majoritairement peu ou pas diplômée ou parce que c’est le reflet de sa pensée simple ? C’est un autre débat).
Son livre préféré ? La Bible, répond-il (lui qui ne va jamais à l’église). Et si on lui demande son passage préféré ? Alors il change d’avis et explique que son œuvre favorite, c’est en réalité l’un de ses propres ouvrages. Facile.
Bref, sans surprise, Donald Trump qui aime tant la téléréalité, les hamburgers et les combats de catch n’est pas l’archétype du Président érudit, féru d’art et d’histoire. Et pourtant, Donald Trump aura bientôt une bibliothèque à son nom. Et c’est tout à fait normal. Même si ce n’est pas tout à fait une bibliothèque. Explications.
Une bibliothèque par président
L’idée remonte à loin et s’est institutionnalisée avec Franklin Delano Roosevelt. En 1939, FDR légua tous ses documents personnels et présidentiels à l’État fédéral ainsi qu’une partie de ses terrains dans la petite ville de Hyde Park, dans l'État de New York. Il voyait ces dossiers comme des chapitres du roman national, comme un héritage à transmettre au grand public. À partir de là, une association leva des fonds pour créer un musée et une bibliothèque en son honneur. Le réseau des bibliothèques présidentielles, géré par les Archives nationales américaines, venait officiellement de voir le jour.
La tradition, elle, prend forme quand le successeur de Roosevelt, Harry Truman, choisit à son tour de lancer un projet de bibliothèque à son nom, pour héberger toute la documentation liée à ses 2 mandats. Mais surtout il signe le Presidential Libraries Act : à partir de là, les édifices seront bâtis sur des fonds privés mais entretenus grâce à l’argent fédéral. Une loi qui encourage surtout fortement les futurs Présidents des États-Unis à faire de même : et c’est le cas. Tous en ont une à leur nom, souvent dans leur ville d’origine (même parfois rétroactivement pour les prédécesseurs de Roosevelt) : celle de Bill Clinton à Little Rock dans l’Arkansas, celle de George W Bush à Dallas, celle de Barack Obama près de Chicago pour ne citer que les dernières construites.
Ces bibliothèques n’en ont que le nom. Elles sont plutôt conçues comme des archives présidentielles, des musées dédiés à ceux qui ont présidé aux destinées de la nation, des témoins d’époques plus ou moins lointaines. J’ai eu l’occasion récemment de découvrir celle de Lyndon B. Johnson, à Austin, au Texas. Le site abrite des objets personnels ou plus politiques ayant appartenu au 36e Président comme sa limousine ou des costumes, la recréation de son bureau ovale, un mémorial sur la guerre du Vietnam, une salle entièrement consacrée au 22 novembre 1963, jour de l’assassinat de JFK, jour aussi où Johnson devint officiellement Président des États-Unis. Quand je m’y trouvais, le site accueillait aussi une exposition sur la musique des années 1960. Et bien sûr, l’immense salle des archives. Souvent, des lieux hagiographiques superbement scénographiés.

Les tweets présidentiels déjà archivés
Celle de Joe Biden est actuellement en discussions. Probablement dans le Delaware, près de sa ville de Wilmington.
Et celle de Donald Trump alors ? Un temps envisagées, ses Trump Towers (celle de New York principalement) semblent désormais oubliées : The Donald J. Trump Presidential Library Fund Inc. a été créée en décembre 2024 et son siège installé en Floride où le Président américain passe tous ses week-ends depuis l’investiture. Obsédé, comme les autres, par la trace qu’il laissera dans l’histoire, l’homme d’affaires a de l’ambition : il rêve d’un projet grandiose et compte lever 2 milliards de dollars pour être à la hauteur de ses ambitions. La folie des grandeurs (celle de Barack Obama n’avait coûté « que » 830 millions de dollars).
Un comble pour celui qui vient de signer par décret la semaine dernière la suppression de l’agence qui s’occupe des bibliothèques publiques et des musées du pays : the Institute of Museum and Library Services (IMLS).
Comme pour Joe Biden, la version en ligne de sa bibliothèque existe déjà : biographies du couple présidentiel, archives et surtout compilation de sa « twittographie » (déjà de l’Histoire).
Des documents dans la salle de bains
Les plus mauvaises langues diront que sa propriété de Mar-a-Lago en Floride faisait déjà office de bibliothèque présidentielle. Souvenez-vous du raid du FBI en ce mois d’août 2022. Malgré de multiples relances de la part des autorités et devant son refus manifeste de coopérer, Donald Trump reçoit la visite surprise du FBI chez lui.
La raison ? Il avait emporté illégalement 13 000 documents dont 300 classifiés, certains classés secret défense, empilés dans une salle de bain, une salle de bal, une chambre à coucher ou encore un cellier. La loi états-unienne, depuis 1978, oblige pourtant les Présidents à donner tous les documents de leur mandat aux Archives Nationales, car ils sont considérés comme la propriété de l’État et non celle du Commander in Chief. Ce sont ces dossiers qui sont justement censés nourrir les bibliothèques présidentielles.
Pour cela, il fut poursuivi, 40 chefs d’accusation retenus contre lui, son premier procès au niveau fédéral à l’époque. Poursuites arrêtées par sa réélection de novembre dernier. Pour la petite histoire, sachez que depuis son retour au pouvoir, le FBI lui a rendu tous les documents saisis et que Donald Trump a décidé de les faire repartir illico chez lui à Mar-a-Lago.
Disney et Meta à la rescousse
Pas encore sortie de terre, cette bibliothèque Trump est déjà entrée sous les feux de l’actualité. Car elle possède déjà des fonds, de l’argent venu principalement de procès qu’il avait intentés et qui se sont finis par des accords à l’amiable (et à plusieurs millions).
Ainsi, la chaine ABC, propriété du groupe Disney, a transigé avec Donald Trump en décembre pour ne pas aller au tribunal : l’un de ses journalistes stars avait dit à l’antenne que Donald Trump avait été reconnu coupable de viol alors qu’il a été condamné pour agression sexuelle (nous vous en parlions dans l’une de nos lettres précédentes). Les 15 millions donnés par la chaîne seront directement versés au projet de bibliothèque présidentielle.

Même chose avec Meta : en janvier, le géant a accepté de payer 25 millions de dollars à Donald Trump qui attaquait Facebook pour la suspension de son compte après l’invasion du Capitole le 6 janvier 2021. 22 millions iront à la bibliothèque.
La recommandation
L’obsession, les atermoiements, les obstacles autour de la création d’une bibliothèque présidentielle ont été superbement dépeints dans l’intrigue d’une hilarante série sur la Maison Blanche : Veep.
Le sujet occupe une arche narrative secondaire des deux dernières saisons. (attention risque de divulgâchage). Selina Meyer, dans un énième ego-trip, voit l’érection de sa bibliothèque, sur le campus de son ancienne université Smith. Dans une forme très spécifique…celle d’un vagin. De quoi inspirer l’architecte de Donald Trump ?
A voir sur Canal +
En bref
Certains l’ont combattu lors de la dernière élection, ils en appellent désormais à lui. Acteurs, réalisateurs, chanteurs, plus de 420 personnalités de la culture ont écrit une lettre ouverte à Donald Trump. Cate Blanchett, Ayo Edebiri, Ben Stiller, Ron Howard ou Paul Simon sont ainsi vent debout contre l’industrie de l’intelligence artificielle, qui réclame à l’administration Trump de mettre fin aux protections juridiques des œuvres artistiques. En clair, Google ou OpenAI veulent utiliser films, livres, chansons pour entraîner leurs IA, gratuitement et sans autorisation préalable.
Ces personnalités demandent donc à la Maison Blanche de sacraliser les droits d’auteur. La partie n’est pas gagnée d’avance quand on sait que Donald Trump entend faire des États-Unis le leader mondial en la matière, que son vice-président a déjà alerté sur les excès de régulation face à l’IA et que le monde tech, dans la foulée d’Elon Musk, a fait en partie allégeance à Donald Trump depuis son retour au pouvoir. Extrait de la lettre :
Nous croyons fermement que le leadership mondial des États-Unis en matière d’IA ne se fera pas au détriment de nos industries créatives si essentielles. Les entreprises d’IA demandent de saper cette force économique et culturelle en menaçant les droits d’auteurs sur les films, les séries, les peintures, la musique, les voix pour servir de modèles à leurs IA au cœur des valorisations d’entreprises multimilliardaires.
Passionnante analyse ! Merci 🙏